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Imagine...
29 avril 2005

Suicida

                                            SUICIDA   

1.  L’événement

L’hiver fut rude et la petite fille au nom étrange regardait la neige tomber sur les rebords extérieurs de la fenêtre. Elle avait pour nom Suicida et les gens lui disaient toujours avec un ton moqueur qu’elle finirait sa vie en un suicide. Elle avait à présent onze ans et rêvassait en regardant par la fenêtre. Ces parents étaient au coin du feu, sa mère tricotait et son père lisait tranquillement le journal. Un triste hiver en perspective. La nuit se faisait tard mais la petite Suicida restait toujours au bords de la fenêtre en pensant à des choses que seul un télépathe aurait pu déchiffré. A quoi pensait-elle ? Minuit passa, une heure, deux heure, trois heure… Mais à trois heures et demie elle s’endormit et le reste de la nuit passa, longue et triste. Le lendemain matin, la tempête de neige achevée, elle partit vers son école, l’unique école de ce petit village. La journée passa, les cours et les récréations avec. Mais le visage de Suicida montrait la tristesse tandis qu’elle marchait dans la neige son sac sur le dos avec une longue mèche noire lui cachant une partie de son visage. Au lieu de prendre la direction de sa maison, elle prit celle de la Forêt Sombre et s’enfonça dans ses entrailles. Les arbres feuillus étaient nus et rendaient la forêt plus inquiétante que jamais. Elle avança lentement et commença à tourner en rond, encore et encore.

- Chéri, dit la mère de Suicida, elle n’est toujours pas rentrée. Cela m’inquiète beaucoup.

- Ne t’en fait pas, elle est sûrement chez une copine. Répondit le père en ne quittant pas le poste de télévision du regard.

Malgré tout, elle tournait cette fois autour d’un arbre laissant ainsi un cercle de pas autour de celui-ci. A son dixième tour, après avoir bien réfléchit à son sort, elle s’arrêta net et enleva le sac de son dos pour le déposer sur le sol afin de l’ouvrir. Elle chercha longtemps jusqu’à trouver ce qu’elle recherchait.

- Tu es sur de ne pas vouloir aller la chercher ? Insista la mère.

- Tais-toi donc, ne vois-tu pas que je regarde le journal télévisé ? Répondit le père agacer par l’insistance de sa femme.

- Bien, qu’il en soit ainsi, j’irai la rechercher puisque toi tu es trop paresseux pour le faire ! Dit-elle en enfilant un manteau de fourrure. Elle sortit de la maison en claquant furieusement la porte en grommelant.

- Quel imbécile ! Et dire que je l’ai épousé !

Le ciel était vide de nuages et le soleil tentait désespérément de réchauffer cette terre froide, mais en vint n’y parvint pas. Elle marcha longtemps jusqu’à parvenir à la maison de la meilleure amie de Suicida. Clara, tel était son nom, était enviée par tous les élèves de la petite école de village pour son intelligence. En effet, grand nombre de ses professeurs l’admiraient. Elle frappa à la porte et presque immédiatement une femme vint ouvrir.

- Que voulez-vous ? Dit la femme qui n’était autre que la mère de Clara.

- Ma fille n’est pas chez vous ?

- Non, mais ma fille pourrait vous aidez si elle a disparu.

- Ce qui est le cas. Constata la mère de Suicida.

- Bien, entrez donc, ma fille est dans sa chambre au deuxième étage. Elle entra et tomba sous le charme de la beauté et le luxe de l’intérieur de la maison de bois. La rampe en était même en marbre. Elle monta à l’étage et vit derrière une porte à trois quart ouverte une fille de douze ans assise sur une chaise lisant tranquillement un livre. Sans quitter les yeux de son bouquin, elle lui parla.

- C’est pour Suicida ou je me trompe ?

- Exacte, aurais-tu une idée où elle aurait pu aller ?

- Cela je ne le sais, mais ce qu’elle s’apprête à faire je puis vous le dire. Après plusieurs observations, j’ai remarqué dans son comportement qu’elle était de plus en plus solitaire et ne souriait plus ou à peine. Cela saute aux yeux mais vous ne l’avez remarqué.

- Remarqué quoi ? S’impatienta la mère.

- Elle s’apprête à ce suicider. Répondit simplement Clara en repoussant ses cheveux en arrière.

- Que devrais-je donc faire ?

- Le meilleur endroit et, surtout le plus discret est la Forêt Sombre. Si j’étais à votre place je commencerais par là. Je vais demander à ma mère l’autorisation de poursuivre des recherches à vos côtés.

Sur ce, elle déposa le livre non loin de la chaise et sortit de sa chambre pour descendre les escaliers afin de demander si elle en avait l’autorisation.

Toujours dans la chambre, la matriarche de Suicida avait le souffle coupé par une telle intelligence. A côté de la fille elle n’était qu’un enfant de cinq ans posant encore et toujours des questions. Cinq minutes plus tard, la fille aux longs cheveux blonds réapparut dans la chambre.

- C’est d’accord. Dit-elle en réajustant ses lunettes.

Ainsi ils quittèrent la maison de Clara à la recherche de Suicida.

Suicida était à la dernière phase. La corde au coup et son sac sous ses pieds, elle se préparait à le repousser et ainsi mourrait instantanément. Elle prit ses dernières secondes de vie à penser et enfin viendrait l’instant fatal : celle du suicide. Qu’est-ce qui l’y avait poussé ? Seul Dieu le sait. Elle ferma les yeux et entendis au loin dans la forêt la voix de sa mère : Suicida ! Ma chérie ! Je t’en supplie ne fait pas cela ! Rentrons à la maison pour parler de tes problèmes !

A cause de ces phrases elle hésita un instant, mais le fit. Elle repoussa son sac avec ses pieds et lorsque sa mère et Clara arrivèrent, elles la retrouvèrent pendue à un arbre et sans vie.

Lorsque la mère de Suicida arriva devant l’arbre, elle serra de toute ses forces la dépouilles mortelles de sa fille en criant : « Pourquoi ! Pourquoi as-tu fait cela ! Je t’aimais tant ! ».

Après ceci, le temps passa. La mère mourut d’une crise cardiaque en apercevant sa fille dans un des nombreux miroirs de la salle de bain.

- Pardonne-moi, disait Suicida, il le fallait.

Ce fut ainsi que le mari devint veuf et finit, à force de paresse, à mourir, gros comme une baleine, du taux énorme de graisse qu’il avait dans le corps.

2. Le retour de Suicida

La vie se déroulait avec ses imprévus et ses mauvaises humeurs dans le petit village de Dontarstock, village voisin à celui qui était réputé hanté. En effet, on y racontait souvent la Légende du Suicide de Suicida. Les enfants aimaient bien s'y faire peur en s'y rendant de temps à autre. Mais, certains d'entre eux en étaient retournés en état de choc et tout en pleur en disant :

- J'ai vu Suicida ! Elle voulait que je l'aide mais j'avais trop peur. Elle était toute blanche, comme un cadavre !                                             

Mais les parents répondaient toujours que ce n'était que le fruit de leur imagination et qu'ils devaient ne plus s'en inquiéter. Pour les plus courageux il y avait l'Arbre de la Pendue, celui qui avait servi a Suicida. La corde y était toujours et y restera sûrement jusqu'à la fin des temps.

Mais dans le village de Dontarstock habitait un homme que l'on croyait fou. Il désirait aider la malheureuse Suicida à accomplir ce qu'elle devait faire avant de pouvoir parvenir au paradis. Ce qui le rendait encore plus fou était sa longue barbe hirsute et ses yeux louchant en permanence. Ce jour là, il préparait une lettre qu'il affichera sur sa porte lorsque viendra le moment où il se rendrait au village désert y découvrir ce que les autres n'ont pas pris le temps de le faire.

Le jour du départ du fou approchait jusqu'au moment où il partit. La nouvelle du départ circula vite dans le village. Il ferma la porte de sa petite maison de bois et partit avec un baluchon contenant toute les affaires dont il avait besoin sur le dos. Ainsi il prit la route menant à Suicida. Pendant celle-ci il siffla pour se donner du courage mais qui n'eut guère de succès. Car il suait de peur et d'angoisse à ce qu'il trouverait là-bas. Il y arriva et vit une femme à la trentaine en train d'observer les lieus.

- Que faites-vous ici ? Ce n'est pas un endroit pour vous ! Lui lança l'homme à la barbe.

- Est-ce que je vous demande la couleur de votre caleçon ? Répliqua-t-elle en se retournant.

La femme n'était autre que Clara, amie de la Suicidaire, comme tout le monde l'appelle. Elle était venue chercher à contacter son amie, mais en vint n'y parvint pas. Elle ne réussi, en effet, qu'à se faire traiter de folle par les passants la regardant bizarrement lorsqu'elle parlait seule. Cela faisait trois ans qu'elle était sur place, trois ans qu'elle habitait une petite maison abandonnée en totale solitude.

- Qu'avez-vous, madame à me parler ainsi ? Vous avez besoin d'aide ? Y répondit l'homme.

- Non, juste de repos.

- Bien, dans ce cas, je vous laisse.

Elle se retrouva à nouveau seule devant la maison où Suicida avait passé son enfance et la fin de ça vie.

- Pourquoi tu ne me réponds pas ? Pourquoi ? Hurla-t-elle.

Mais aucune réponse ne lui vint. Seulement une légère brise lui caressa la joue. Effet naturel ou Suicida se manifeste ? Se demanda-t-elle. Elle rentra chez elle, sans réponse.

L'homme à la barbe et aux yeux louchant avait trouvé une maison habitable à la périphérie du village. L'homme-fou avait autrefois été un psychiatre reconnu que tout le monde admirait, mais après un incident il fut renvoyé. Un incident provoqué par l'un de ses clients. Alors qu'il était en train de se servir un verre d'eau dans une petite pièce, une femme avait avec maladresse fait tombé un bougie qui brûla l'entièreté de la salle où travaillait l'homme à la barbe. Il y pensait, encore et encore, puis, soudain, une illumination lui sortit de l'esprit. Et si la petite fille qui s'était pendue n'avait besoin que d'être écoutée ? Il s'endormit avec cette pensée en tête et se promit de le tenter le lendemain.

Le lendemain matin, l'homme qui louchait en permanence et l'amie de la fille qui s'était pendue en haut d'un arbre se réveillèrent, avec une étrange coïncidence, en même temps. Il fit connaître son idée à Carla.

- J'ai trouvé la solution, dit-il, elle n'a besoin que d'un psychiatre ou d'un psychologue !

- Tant mieux, mais où trouverons-nous un psychologue ?

- J'en suis un moi-même, allons-y.

Ainsi ils se dirigèrent vers la maison et y pénétrèrent avec un frisson dans le dos. La petite fille apparut, flottant dans l'air.

- Vous pouvez m'aidez ? Dit-elle d'une voix étrangement pure.

- Je le peux. Vas-y, je t'écoute. Dit-il en s'asseyant sur une chaise et en retirant de la poche de son manteau un bloc-notes et un bic.

- Voilà.

Je retournais de l'école lorsque un homme me barra le chemin. Je le connaissais bien, dans l'école on l'appelait le Méchant. J'eus peur, cela faisait la troisième fois du mois qu'il m'était apparut de cette façon.

- Que me voulez-vous ? Que je lui demandai.

- J'ai une chose à te demander, Suicida, il y a un vilain monsieur qui tentera encore et encore de tuer ta famille. Je sauverai ta famille uniquement si tu te tues pour moi. Fait-le pour moi et ta famille et je te laisserai tranquille.

- J'n'ai pas envie de mourir ! Que je lui jetai à la figure, tel le venin d'un serpent.

- Il le faut, fait-le pour nous. Dit-il avant de disparaître dans la Forêt Sombre en cette magnifique fin de journée d'été.

La question me tourmenta longtemps jusqu'au moment où je me sentis triste pour moi mais contente pour mes parents. Fallait lui faire confiance ? Le fallait-il ? Le moment vint lorsque je me mis la corde autour du coup et commençai à mourir. Jusque quand j'entendis un murmure venant de derrière moi : « je t'ai eu, tu est faite maintenant ! ». Cette phrase ce termina en un ricanement et j'en déduisit que le Méchant avait gagné, je pleurai en silence jusque quand vint la mort. Je ne m'en alla pas au ciel mais restait collé sur la terre, maudite jusque quand quelqu'un me délivre.

Ainsi, après cette confidence, une lumière blanche apparut au-dessus de la maison et aspira l'âme de Suicida au paradis où elle resta jusqu'à la fin des temps.

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Commentaires
C
ça m'a trop émue,j'ai des larmes dans les yeux....et il y a vraiment des sentiments dans cette histoire qui sont allées directement vers mon coeur!!!!
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